samedi 29 octobre 2011

Baccano! épisode 2 : Le départ du Flying Pussyfoot qui inquiète la vieille dame

L'épisode 2 sur le site d'Ankama.

Mardi 18 octobre, les trois premiers épisodes de Baccano! étaient disponibles sur la plateforme vidéo d'Ankama. Je pense que c'était un très bon choix de mettre ces trois épisodes d'un coup, plutôt que de les espacer d'une semaine comme ce sera le cas par la suite. Pour le moment laissons l'épisode 3 de côté et concentrons nous sur la manière dont l'épisode 2 complète le 1.

Là où l'épisode 1 peut sembler partir dans tous les sens, l'épisode 2 a une linéarité bien plus confortable. Là où l'épisode 1 s'attarde sur une plaisante introduction de l'introduction puis de l'ambiance de l'anime, l'épisode 2 présente bien clairement différents groupes de personnages, peignant en quelques traits leurs caractères et leurs buts.
Aussi, plutôt que de mettre uniquement le premier épisode et laisser patienter une semaine des spectateurs pas forcément convaincus et dubitatifs (Bien qu'il est tout à fait possible d'adorer l'introduction dès sa première vision, je fais d'ailleurs partie de cette catégorie), placer l'épisode 2 directement après permet de les laisser tenter la suite de l'aventure, là où une semaine de trou les aurait peut-être totalement refroidis à l'idée de continuer.

Détail amusant : Le Flying Pussyfoot aurait été construit par la société "Nébra/Nebula", aussi présente dans l'anime et les romans Durarara!! (du même auteur)
Après le générique, toujours bien utile pour apprendre les noms des personnages, nous nous retrouvons donc devant le Flying Pussyfoot, ainsi qu'un couple qui va décider de ne pas monter à bord, suivant l'instinct de la vieille femme sur un désastre à venir... En nous basant sur les quelques passages de l'épisode 1 concernant les événements du train on peut en effet dire qu'il va se passer quelque chose.
Reste donc à savoir quoi et cet épisode est un premier pas puisqu'il va nous présenter le départ du train ainsi que les personnages montés à bord.

Comme je l'ai dit précédemment, cet épisode est beaucoup plus introductif au niveau des personnages et "groupes" rencontrés.

Isaac et Miria sont les premiers que l'on croise. On cerne bien vite leur caractère déjanté et positif, la naïveté de Miria et les tentatives d'Isaac d'apparaître plus intelligent qu'il ne l'est.
Leur raison d'embarquer à bord du train est elle aussi donnée rapidement : ils veulent rendre visite à leur amie Ennis et lui rapporter un souvenir. Problème : ils manquent d'argent et procèdent donc au vol du butin  d'une famille mafieuse de la ville. Isaac et Miria n'optent pas pour la discrétion mais pour l'effet de surprise (ou peut-être n'y réfléchissent-ils pas vraiment) et c'est déguisés en joueurs de base-ball et armés de battes qu'ils pillent une voiture, tandis qu'en guise de bruitage sonore on entend un véritable match passant à la radio en même temps, le tout accompagné de commentaires et réaction en direct. C'est un Homerun, en effet.

Cette scène est suivie par une ré-utilisation de quelques uns des plans de la gare utilisés lors de la scène d'introduction, afin de faire se rejoindre les deux lignes temporelles présentées dans l'épisode. C'est là que les différents groupes montant à bord du train vont vraiment être présentés de manière plus ou moins développés au premier abord.
S'ensuivent plusieurs scénettes autour de l'embarquement dans le train, la plupart reliés entres elles en montrant au premier plan ou en fond les personnages que l'on va découvrir/quitter.

Orchestre au premier plan, Isaac au second.

Hommes en noir/Hommes en blanc/Hommes en guenilles

Parmi les différents personnages, on croise des contrôleurs, des passagers voyageant seuls mais surtout trois groupes distinctifs qui seront les plus développés dans cet épisode.

L'orchestre des hommes en noir, qui prend possession du wagon aux bagages et dont on apprend le but à la fin de l'épisode : prendre contrôle du train et utiliser les passagers comme otages dans le but de libérer leur chef : Huey Laforet.

Les hommes en blanc, dirigés par Ladd Russo sont ici pour commettre un carnage. Il semblerait qu'ils aient aussi quelque chose de prévu à l'égard de la femme et la fille du sénateur Bériam, qui sont montées à bord.


Isaac et Miria ne manquent pas de remarquer l'opposition entre les hommes en noir et ceux en blanc. Ils sont cependant bien loin de deviner leurs projets sinistres et s'inventent des histoires beaucoup plus joyeuses.
Finalement, le groupe de Jacuzzi et Nice, qui fait connaissance avec Isaac et Miria. Jacuzzi s'approche d'eux en les pensant acteurs et ceux-ci cultivent la même idée à son égard à cause de son tatouage osé.
Jacuzzi leur répond qu'il est une mauvaise personne et qu'il fait de l'alcool qu'il vend ; rappelons que Baccano! se passe pendant la prohibition, période où la fabrication et vente d'alcool est interdite.

Son groupe est monté dans le Flying Pussyfoot dans le but de voler un objet particulier qui se trouverait quelque part dans le train (eux même n'ont pas une idée exacte de ce dont il s'agit), le sénateur Bériam serait également au courant de la présence d'une "chose" dans le train.

Outre ces trois groupes, nous rencontrons aussi trois contrôleurs : un jeune homme, un homme d'âge moyen et un vieillard. Le dernier se fait voler sa place par un des hommes en blanc tandis que le second est en fait allié aux hommes en noir.

Enfin, une très courte scène nous montre Czeslaw Meyer discutant avec quelqu'un au sujet d'une mystérieuse cargaison. Y aura-t-il un rapport entre celle-ci, ce que les hommes en noir recherchent et ce que le groupe des délinquants compte voler ?

Après cette première partie nous présentant les voyageurs du Flying Pussyfoot, les dix dernières minutes montrent non seulement les rencontres entre le groupe Isaac/Miria et Jacuzzi/Nice mais aussi avec la famille Bériam et le jeune Czeslaw.

Jacuzzi panique avant même de monter à bord... On dirait qu'il va y avoir de quoi.
Chasseur de trains

Un train transcontinental traversant le pays en pleine nuit, un groupe de joyeux lurons dégustant ensemble un bon repas dans le wagon-restaurant, c'est l'occasion idéale de se raconter des petites histoires d'horreur n'est-ce pas ?
Oh, je ne sais pas, par exemple, des histoires de monstres dévorants des trains si l'on fait mention de leur nom à bord... Et là on se demande si le jeune contrôleur, qui raconte l'histoire parallèlement à Isaac et Miria, a envie de tester le destin du train dont il a la charge (les deux voleurs n'y ont sûrement pas beaucoup réfléchit de leur côté.)
Cependant, il existerait un moyen secret d'échapper au Rail Tracer et Jacuzzi décide vers le wagon des conducteurs dans l'espoir de l'apprendre. Malheureusement, dans le même temps les hommes en noir ont commencé à rentrer en action et c'est le bruit d'un coup de feu qui clôture l'épisode. BANG.

Raconter des histoires d'horreur c'est du serious business.
Si l'épisode 2 était concentré sur l'humour, on se doute bien que la suite des aventures à bord du Flying Pussyfoot risque de devenir nettement plus sombre par la suite.

mercredi 19 octobre 2011

Baccano! épisode 1 : Le directeur adjoint ne parle pas de lui en tant que personnage principal

Le premier épisode de Baccano! est disponible sur le site d'Ankama. Gratuitement et légalement comme ils disent.

Il y a des animes qui vous accrochent dès les premières minutes.
Et il y a des animes dont le tout premier mot prononcé est votre prénom, si bien qu'on pourrait presque croire  qu'il a été fait pour vous, que les créateurs vous invitent personnellement à regarder cette œuvre parce qu'ils savent qu'il y a tout pour vous plaire dedans ou qu'il faut tout simplement vous mettre à croire au destin à cause d'un hasard très symbolique..
Vous l'aurez sûrement deviné, je parle pour moi puisque dans ce premier épisode de Baccano!, si l'on oublie le petit message de présentation rajouté par Ankama entre le générique et le début de l'histoire, le premier mot que l'on entends est alors "Carole", prononcé avec un joli accent et plein de dramatisme (lien TV Tropes, vous êtes prévenus). Or il se trouve qu'il s'agit aussi de mon prénom et je dois avouer que j'ai bien sursauté, la toute première fois que j'ai regardé cette scène, sous le coup de la surprise et du son que j'avais monté un peu trop fort (il n'empêche que la musique du générique vaut le coup de se péter un peu les oreilles)

C'est du serious business dans ce billet alors on met une petite image classe pour commencer d'accord ?

Mais revenons un peu en arrière, au générique de cette série justement. Générique à la musique jazz, sans paroles. On est bien loin niveau ambiance des chansons pop/rock japonaises, c'est les Etats-Unis, le début du XXe siècle. Des personnages se suivent, l'écran se figeant l'espace d'une seconde pour nous indiquer leurs noms, un, deux, trois, quatre... dix-sept personnages. Oui, cela fait beaucoup de noms à retenir. Voilà pourquoi il y a une règle d'or quand on regarde Baccano pour la première fois qui est de ne jamais zapper le générique qui sert de rappel efficace aux noms de nos nombreux protagonistes.
Rappel efficace, oui, parce qu'on ne peut pas dire que cette entrée en matière manque de rythme : que ce soit au niveau de la musique qui donne envie de bouger, des images de scènes d'actions dynamiques ou des transitions qui nous font passer avec fluidité d'un personnage à l'autre : de la barre de chocolat lancée au chapeau rattrapé, de l'argent honnêtement payé atterrissant sur une table de jeu aux bouteilles changeant de mains, de la fléchette de jeu plantée dans la cible au poignard d'assassin retiré, de la lumière de l'explosion transformé en flash d'un appareil à la photo aussitôt développée, des cartes à jouer éparpillées se retrouvant dans un jeu bien rangé dont une carte est tiré et, oh surprise, on y voit les deux premiers personnages présentés dans le générique. La boucle est bouclée.

Première image après le générique : on nous montre un Ouroboros, le serpent se mordant la queue, symbole entre autre de cycle éternel (de la nature, la vie). Hasard ? Cet épisode devrait être suffisant à vous faire deviner la réponse.
La première scène nous présente donc une petite fille visiblement captivée par sa lecture, en plein milieu de la nuit. Cependant, ce n'est pas un roman qu'elle lit mais des informations en rapport avec une histoire, le début d'une succession d'affaires commençant d'après elle en 1930.  La jeune Carole est alors interrompu par un certain directeur adjoint qui lui demande de se rappeler un voyage en train où il lui aurait exposé l'importance de la vérité au travers des informations récoltées par ceux censés exposés la vérité (on parle donc ici des journalistes et de leur intégrité), assurant que celle-ci peut changer selon la manière dont elle est raconté.
Une information altérée ou faussée, entendue par quelqu'un qui y croira deviendra alors la vérité pour lui.
Cependant, qu'en est-il d'une histoire ?
Fait étrange, malgré tous les dossiers, journaux et livres posés sur la table et mis en relation avec l'affaire, les deux personnages parlent de cette série d'événements comme d'une histoire, d'une œuvre de fiction en comparaison avec les "informations" qui désigneraient des événements réels.
Or, la vérité d'une histoire n'est pas fixe : elle change selon la manière dont la personne qui lit l'histoire la comprendra, selon la manière dont l'histoire est raconté, selon le point de vue choisi et selon l'ordre dans lequel les événements sont racontés.
Alors, pourquoi choisir 1930 ? C'est en posant cette question que le directeur adjoint nous dévoile en même temps son nom : Gustave Saint-Germain, l'objet de son métier : le Daily Days (Journalier Quotidien, on peut difficilement faire plus redondant comme nom mais eh, ça sonne bien) et son rapport avec la jeune Carole : elle se trouve être son assistante.

Petite parenthèse : J'ai déjà vu quelques commentaires en rapport avec les jeux du Professeur Layton, de personnes considérant que c'était quand même sacrément louche que le professeur se promène avec un écolier n'ayant apparemment aucun lien de parenté avec lui. Comme à notre époque c'est un peu la paranoïa concernant la présence d'un adulte près d'enfants n'étant pas les siens, on en vient à s'imaginer qu'il a forcément des idées derrière la tête... Dans une œuvre de fiction, ce genre de duos vient pourtant du principe tout bête de faire des "couples" de personnages dynamique, donc avec des contraires : l'adulte mature, qui prend son temps pour raisonner en opposition au jeune curieux et pressé d'avance dans sa recherche sans être sûr d'avoir toutes les clés de lecture.

Le directeur adjoint demande donc pour quelle raison 1930 serait le point de départ à choisir et pas, par exemple l'année 1711, à bord du bateau Advena Avis, sous-entendant que ce serait de là que serait issu de sombres événements ayant lieu à bord du Flying Pussyfoot, un train transcontinental. (Un des maillons de la chaîne de cette "succession d'affaires" donc).
Si Carole a choisi novembre 1930 c'est parce qu'elle le considérait comme le point de départ le plus simple. En effet, il est important d'arriver à faire rentrer le lecteur, le spectateur dedans et donc de créer une introduction : un passage de l'histoire qui sera simple à comprendre, soit de part les événements qui le forment, soit de part sa façon d'être raconté. Voir les deux en même temps.
Carole avance un autre argument, disant : "Cette histoire nous a été révélée à ce moment même", lors de ce passage, il y a une incrustation très rapide d'un plan rapproché de l'œil de Carole, placé suffisamment longtemps pour qu'on le remarque mais cependant très rapidement, de façon à créer une coupure qui dérange un peu le plan de base en traveling de la droite vers la gauche, avec Carole nous faisant face et le Vice-Directeur de dos, assis.
Je ne parle pas le japonais, je ne saurais donc m'assurer de la fidélité de la traduction mais les mots choisis sous-entendent fortement que ce que Carole dit se rapporte à : "Cette histoire nous a été révélée maintenant. Maintenant signifiant au début de cet épisode, comme je l'ai mentionné pour la première fois en lui accolant la date de 1930. En partant de ce point, le spectateur va vouloir savoir de quoi il s'agit, c'est donc pour cela qu'il faut commencer par là maintenant que nous avons attisé sa curiosité !"

Ils disent que l'œil est le reflet de l'âme.
 La coupure avec le gros plan sur l'œil pourrait alors être là pour réveiller le spectateur, pour lui faire signe que le personnage est conscient d'être dans une histoire et le regarde directement. Cassage discret du quatrième mur ?
En même temps, c'est aussi une manière de nous faire rentrer dans l'histoire : en peinture, un personnage admoniteur est un personnage qui regarde vers le spectateur pour l'inviter dans le tableau, montrant souvent d'un geste plus ou moins discret des mains le "point principal" de l'œuvre. (Et sur cette image, son doigt pointe son œil, encore une fois un signe potentiel de la prise de conscience qu'elle se trouve dans une œuvre de fiction.)

Selon Carole, ce point principal est sans aucun doute novembre 1930.
Je n'ai jusqu'à présent pas trop parlé des détails techniques de l'œuvre mais je pense que maintenant serait un bon point pour donner certaines informations : Baccano! n'est à l'origine pas un anime mais une série de romans écrits par Ryogo Narita. Chaque roman comporte dans son titre la date d'une année suivie de quelques mots... Je suppose que vous voyez où je veux en venir : il se trouve que le premier tome paru porte comme date 1930.
Nous nous retrouvons donc devant deux personnages discutant du choix de commencer l'adaptation animée de la même manière que le roman.

Gustave Saint-Germain n'en a cependant pas fini : il interroge donc son assistante sur le sujet du (ou des) personnage(s) principal(/aux) tout en présentant rapidement trois groupes qui ne semblent avoir rien en commun : un duo de voleurs bêtas (comédie), un jeune garçon écrasé par le destin (tragédie) ou le cerveau de la famille Gandor (film de mafia)....
Carole le coupe alors pour présenter son propre candidat, le décrivant comme "parfait pour le rôle". Nous est alors montré une scène sur le personnage en question qui a tout du type du jeune premier : naïf, généreux, impulsif... tout en étant doté d'un étrange pouvoir (nous y reviendrons) et lié à la mafia.
Cela fait bien rire le directeur adjoint qui semble considérer lui aussi qu'il conviendrait bien. Avant de dire que finalement, peu importe le personnage principal choisi, l'histoire reste la même. Ce qui semble entrer en contradiction avec ce que j'avais dit sur la vérité changeante d'une histoire... Je vois cependant cette tirade comme ceci : il y a bien des faits indiscutables dans une histoire, une base d'événements inchangeable mais celle-ci est vue de manière déformée à travers les yeux des personnages tout comme des spectateurs : tel personnage n'assistera pas à tel événement, ne le verra pas se produire ou n'en apercevra qu'une partie mais pourtant il aura lieu.

Comme pour nous montrer ce "filtre déformateur", on a droit à plusieurs extraits ; tout d'abord une suite d'images illustrant la période de la prohibition (interdiction de vente et achat d'alcool forts, faisant passer ce marché dans la clandestinité) aux États-Unis, puis un discours d'un des membres de la mafia sur le sort réservé aux familles adverses, on change de point de vue en passant par le repère d'une des familles ennemies obtenant des informations sur les dommages subis par les attaques.
Carole demande alors si les relations tendues entre familles mafieuses sont à placer comme point de départ, Gustave Saint-Germain acquiesce tout en précisant que ce n'est qu'en partie... Avant de dire que, finalement, il est même tout à fait possible que l'histoire commence avec eux, discutant de comment démarrer cette histoire.

Casser le quatrième mur ? Fait. Mise en abîme ? Fait aussi. J'espère que vous êtes fiers de vous.
Nous en sommes à la moitié de cet épisode et on peut résumer cette première partie à : "comment débuter une histoire en parlant de personnages discutant de comment débuter une histoire". Cela peut sembler étrange, tordu mais c'est cependant très intéressant d'avoir une introduction posant une réflexion sur la manière de faire des introductions, tout en apportant en même temps des indices, des pistes sur l'histoire qui va suivre, ses personnages, son époque et son ambiance.
Le directeur adjoint dit tout cela en regardant Carole/le spectateur avant de rire légèrement, comme s'il racontait une bonne blague à un vieil ami.

On notera que le directeur adjoint ne se considère pas comme le personnage principal... ou plus exactement ne "parle pas de lui" en tant que personnage principal. Ce qui peut-être vu comme assez étrange : ne sommes nous pas tous nos propres personnages principaux ?

Fond noir, texte blanc. 1931.

La seconde partie de l'épisode ne se gêne pas plus que la première pour être déconcertante : nos deux guides introductifs n'apparaissent plus et différentes scènes s'enchaînent, sans trop se soucier de nous introduire leurs liens entre elles ou de présenter vraiment les personnages qui en font partie. Le thème de la mafia continue d'être développé mais on nous expose aussi des éléments beaucoup plus surnaturels : certains personnages semblent en effet ne pas êtres morts même après s'être faits fusillés ou pris une balle en pleine tête.
Au final, on va jusqu'à nous montrer l'arrivée en gare du Flying Pussyfoot dont on nous a parlé précédemment : on nous montre la fin avant le début ! Cependant, est-ce si important ? Car peu importe le bout de boucle qu'on nous donne, il nous faudra voir la suite pour arriver à la fin du fil et tout comprendre.
Je parle ici de boucle mais en vérité toutes ces scènes sont beaucoup plus proches de pièces de puzzle, et n'allez pas croire que les créateurs de la série seront assez généreux pour vous donner toutes les pièces correspondantes avant la fin.



Oh et sinon... question subsidiaire : À quelle époque commence cette série ?
Je suppose que cela ressemble fortement à une question piège, posée comme cela alors je précise : quand donc se passe la scène où Carole et Gustave Saint-Germain discutent des événements de l'histoire ? Nous savons que cela se passe forcément après les événements de 1930 et 1931 d'après leurs dires mais combien de temps après ?
Carole faisait des recherches sur cette histoire et en sait davantage que nous, de plus, il est évident que le directeur adjoint en connait loin lui aussi, il serait d'ailleurs normal que ce "guide introductif" nous abandonne au moment où il nous lâche dans l'histoire, pour ne pas nous dévoiler celle-ci... mais connait-il tout ? Est-ce que Carole et Gustave Saint-Germain connaissent tout des événements de 1930, du Flying Pussyfoot et des histoires compliqués entre les familles mafieuses, à ce moment précis et inconnu où débute le premier épisode ? Et pourquoi nous donner tant de dates si c'est pour ne pas nous dire de quand provient leur réflexion ?
En bref, on a là une différence de plus avec les journalistes qui relaient leurs informations avec une date plus ou moins approximative du moment où il l'ont reçue (la date où est publiée l'article donc) et les narrateurs d'une histoire qui n'ont pas forcément de raison pour nous donner des réponses à des questions externes de l'histoire.
De toute façon quand on sait quel jour on est, il n'y a évidemment aucune raison d'en parler.

jeudi 6 octobre 2011

Les 23 heures de la BD

Entre le 26 et 27 mars, jour du passage au printemps et du changement d'horaire, a eu lieu l'édition de 2011 des 23 heures de la BD.
Sur le thème "Un instant important de l'Histoire", il fallait donc créer 23 pages au format 800x600 pixels ainsi qu'une couverture. La contrainte de mettre en plus un flashback avait été posée.
Tout cela s'est déroulé de 13 heure (samedi, heure d'hiver) à 13 heure (dimanche, heure d'été).

Quelques camarades de paintchat y participaient et essayaient d'attirer avec eux d'autres pauvres victimes pour une nuit blanche infernale, résultat : je me suis laissée emportée avec autant de facilité qu'un marin devant une sirène en train de chanter.
Et j'ai réussi !
Niveau qualité/intérêt de l'œuvre, je devrais dire qu'au final je ne saurais jurer de rien mais le plus important c'est quand même que j'ai choppé le lapin d'or, symbole de réussite ! Lapin d'or qui n'est en fait qu'une petite image à côté de mon pseudo... Je trouve que ça reste quand même une très bonne distinction pour avoir trimé pendant quasiment 23 heures d'affilée pour ensuite pouvoir replonger dans un océan de paresse pour les quelques prochains mois.

L'aboutissement d'une vie de travail~




Donc, revenons en arrière dans le temps, à ce samedi, 13 heure pile, où le thème est donné.
Bien sûr ça panique un peu partout sur l'internet entre les "han mais je suis nul en Histoire" et "je vais chercher mes vieux cahiers à la cave *wink wink* haha" ça ne va pas forcément bien fort partout.
Du côté de ma petite tête, la geek d'Histoire endormier très très profondément en moi (oui, je suis persuadée qu'elle existe même si elle ne se fait pas souvent bien entendre) se réveille et commence à songer à deux trois points Historiques intéressants.
Dans un autre côté de ma tête, la geek de Science-fiction en moi (qui ne dors pas souvent, surtout pas à cette époque où la saison 6 de Doctor Who n'était plus bien loin) marmonne doucement des choses sur des machines à voyager dans le temps mais je ne l'entends pas tout de suite, vu qu'elle sait se faire discrète et insidieuse et que je suis trop préoccupée par ma réflexion sur le sujet qui m'est présenté. ERREUR MONUMENTALE.

Une heure plus tard, je suis encore perdue entre Richelieu, le printemps des peuples et les invasions Mongols au Moyen-Âge. Des évènements historiques qui me plaisent pas mal mais rien avec pour avoir de quoi faire 24 pages parce qu'en plus d'un instant historique, il me faudrait une idée, un fil conducteur quoi sinon ça ne va pas marcher et je vais mouliner dans le pâtée au fur et à mesure de la production des pages.
En parallèle, j'ai vaguement envie de glisser des références à Doctor Who parce que je vais bosser sur un sujet historique ! Et le Doctor voyage dans le temps (et l'espace). La fangirl ne dort jamais, tout ça, vous voyez ce que je veux dire...
Au même moment, sur l'autre parallèle —parce que j'ai trois lignes de pensées qui fonctionnent chacune de leur côté— l'idée de machine à voyager dans le temps continue de faire son chemin. Discrètement, toujours.

Le risque avec ce genre de thème c'est de prendre un sujet qu'on n'apprécie pas forcément mais qu'on choisit parce qu'il est facile/qu'il y a de quoi bosser dessus... pour finir par s'ennuyer dessus pendant 23 heures et se forcer à finir pour finir, jusqu'à bâcler (En tout cas ce serait dans mon caractère de procéder ainsi et comme je me connais quand même un minimum, je savais que j'avais donc intérêt à bien choisir !)
Sauf que le "sujet qu'on n'aime pas vraiment" n'est même pas le seul piège à éviter : en effet, le "sujet qu'on aime bien mais qui ne permet pas de tenir 23 pages" risque de mal finir puisqu'on risque soit de s'étendre exprès pour pouvoir tenir, soit de dériver vers du hors-sujet plus ou moins inintéressant mais qui vaudra au pauvre auteur la risée de tous ses lecteurs. Enfin j'imagine. Et je dois dire que j'imagine souvent le pire.
Quant à faire une histoire parlant de l'auteur en déroute devant le sujet qu'on lui a donné, cherchant des idées et exposant son point de vue sur le thème... J'espère penser ne jamais tomber si bas.
(Ou si cela m'arrive un jour, j'espère bien avoir un plan caché derrière l'utilisation cette arnaque vue et revue. Un plan de maître. Du genre qui me permettrait de conquérir l'univers !
C'est pas demain la veille, quoi.)

Non, il me fallait définitivement un scénario bien défini afin de résister à cette journée entière de dessin. Pendant ce temps, l'idée derrière la machine à voyager dans le temps à finalement fini de germer dans son coin. Deux heures plus tard, j'ai écrit mon petit "script". Il me reste 20 heures pour dessiner le tout.

Et voici le résultat.

Voir la bande dessinée complétée est une chose mais bien sûr on ne peut pas savoir exactement comment s'est déroulé le travail fait derrière (même si on peut interpréter les couleurs qui dépassent parfois comme causées par manque de temps ou flemme de se corriger. Ou inattention. Peut-être qu'il s'agit un peu des trois à la fois même.)

Revenons un peu sur le script d'abord. Qui consiste en une présentation de ce qu'il y a à représenter page par page : description de l'action, des plans, dialogues rédigés (afin de ne pas avoir à le faire plus tard. Ce qui n'empêchera pas quelques changements par la suite. Certains étant assez gros même. Parce que je crois que j'avais noté quelques trucs illogiques sans réfléchir.)
Bon comme c'est parfois difficile d'arriver à tout décrire, de voir exactement comment on va rendre les choses, il y a parfois des flous ou des raccourcis. Par exemple, pour la toute dernière page j'avais juste écrit cela :


Page 23
Grand sourire. Appuie sur le bouton.

Or, si ça reste l'idée "principale" de la page, le résultat final diverge quand même un peu. Il y a du dialogue rajouté et j'ai interprété comme je voulais la manière dont composer ce que j'avais écrit. En fait dans l'ensemble je n'ai pas pris beaucoup de notes sur les plans et compositions que je voulais faire (à part quelques "zooms, plan large, plongée, contre-plongée...")
Et puis comme faire un script c'est fatigant il m'est aussi arrivé d'écrire des trucs un peu débiles juste parce que.
La page 8, qui présente le voyage dans le temps au hasard en est un bon exemple :

Page 8
Gros effet spéciaux de malade. Machine apparaît devant falaise. Silhouette sort. Elle porte objet semblable à une radio, zoom dessus.

Quel personne sensée écrirait "Gros effet spéciaux de malade" dans son script ?!
Je ne compte évidemment pas comme personne sensé et je l'ai donc fait, dans un gros moment de blanc et d'ennui durant la rédaction. Et même maintenant cela me semble un peu étrange, tout en sachant que je faisais juste de mon mieux pour rester motivée dans l'épreuve et écrire ce genre de choses pour le lulz m'aidait à l'être, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Commencer à dessiner était à la fois sympathique et difficile : il y a les décors à définir, les couleurs à choisir, fixer le charadesign gribouillé sur le paintchat entre deux lignes de script rédigées. Je ne sais pas trop si c'est vrai ou si j'avais mal lu les heures avant et après la finition de la planche mais la première page m'aurait pris une heure et demi... Ce qui n'est pas top quand on en a encore 23 à faire et qu'il nous reste moins de 19 heures.
Pour les pages 2 et 3, si je mettais un peu moins d'une heure, j'avais quand même l'impression que je n'y arriverais jamais à temps à ce rythme. Je me rassurais avec l'idée que, passé la phase du voyage temporel, je n'aurais plus de décor détaillé à faire (grandes étendues de sable, de mer, de ciel... bref, les décors parfaits à bâcler discrètement !)
Et en effet, je me suis vite rendue compte sur les pages suivantes que je faisais presque du 3 pages par heure ! Je dois dire que j'étais assez rassurée par cette idée puisque cela me permettrait à l'occasion de faire une pause voir même de, attention, dormir. Ouais, quand même. C'est un luxe dans ce genre de défi.

Le truc qui m'aura tourmenté tout au long du parcours : l'impression de dériver lentement du charadesign original











Et en effet, j'ai pu dormir. Vers quatre heures du matin, presque tout le monde avait déserté le paintchat. Certains étaient allés faire une pause mérité, d'autres se concentraient sur leur travail et puis certains avaient abandonné depuis déjà bien longtemps parce qu'il faut croire que tout le monde n'a pas perdu les dernières miettes d'équilibre mental nécessaires à leur survie.
Heureusement qu'on vous a parce qu'avec des personnes comme moi, l'humanité ne ferait pas long feu, j'en ai bien peur.
Enfin bref, vu mon rythme de production, j'avais le temps de faire une petite pause.

Dormir c'est bien, se réveiller à l'heure c'est encore mieux mais ce n'est malheureusement pas ce qui s'est passé. J'ai en effet dormi presque deux heures de plus que prévu et me suis réveillée vers 9 heures, toute paniquée de ne pas avoir entendu le réveil sonner.

Petit déjeuner avalé en vitesse, le reste de la mâtinée doit à peu près ressembler à ça : Panique. Panique. Dessin. Panique. Dessin. Dessin. Dessin. Panique. Dessin. Dessin. Dessin. Dessin. Dessin. Dessin. Midi. Bande dessinée terminée.

Et une boite bleue bien cachée p4


Je suis satisfaite d'avoir réussi à terminer le défi mais je ne saurais trop dire ce que je pense du résultat.
Il est assez difficile de savoir, quand on est à la place d'auteur, si notre histoire est intéressante, compréhensible, bien rythmée, etc.
Dans ce cas là, j'ai un peu peur que le discours puisse sembler trop niais ou trop lourd. La différence entre le pas assez, le trop et le juste milieu est vraiment fine dans ces cas là (et dépendra en fait aussi du ressenti du lecteur)
C'est comme dans un mystère policier, quand on veut lancer des indices il faut arriver à le faire sans donner l'impression de placer un grand panneau "INDICE ICI" juste devant.

Mais voilà, il faut quand même tenter le coup, c'est en essayant qu'on peut rater.
Et puis, quand on a une deadline à respecter, on se sent un peu trop pressé par le temps pour pouvoir chipoter pendant trois heures sur son choix de mots.